Galerie Périodes

L’exposition « Rome. La cité et l’empire » offre une compréhension enrichie, sensible et politique de cette civilisation qui nous a tant fondés.

Marie Lavandier, Musée du Louvre-Lens
Directrice

En cette année où il fête ses dix ans, le Louvre-Lens a fait le choix d’offrir une programmation célébrant ce qu’il est : un musée hybridant un Louvre-laboratoire, permettant un nouveau regard sur le palais parisien, ses collections, son action ; et un musée des Hauts-de-France.

L’exposition Rome. La cité et l’empire, ouvre à cet égard l’année avec une pertinence toute particulière. Imaginée par Cécile Giroire, directrice du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre et Martin Szewczyk, conservateur en charge de la sculpture romaine du même département, elle est très largement fondée sur la collection d’art romain du Louvre. À la faveur de la fermeture des salles romaines du musée parisien pour réaménagement, elle en offre une véritable redécouverte, par un choix généreux mais nécessairement synthétique, émaillé des pièces les plus importantes très rarement prêtées, et en tout cas jamais simultanément.

S’y révèle le caractère particulier de cette collection, qui est d’abord issue de grandes collections privées, notamment italiennes et par là-même une collection d’art et non pas une collection archéologique ; une collection orientée par les goûts esthétiques de différentes époques, appréciant tour à tour le marbre, les portraits, les fresques ; une collection intégrant des chefs-d’œuvre dont la possession confortait le prestige de leurs détenteurs ; une collection tout imprégnée pour autant de l’imaginaire de la Rome antique que les siècles ont développé, avant que le musée ne le complète de la science archéologique et historique.

L’ambition du projet fut de présenter cette collection tout en y adossant une grande synthèse sur la Rome antique, si peu naturel que cela parût au regard de ses particularités ; et par ailleurs d’élargir le propos à l’Empire romain. Une approche thématique permet d’embrasser l’immensité tant temporelle que spatiale du sujet. Une attention particulière est portée à la Gaule Belgique, grâce à de nombreux prêts des musées des Hauts-de-France, Abbeville, Amiens, Arras, Avesnes-sur-Helpe, Berck-sur-Mer, Bavay, Boulogne-sur-Mer, Douai, Lille, Soissons, Valenciennes, dont je tiens à saluer la générosité.

En résulte, à travers près de quatre-cent pièces et une scénographie ouvrant de larges perspectives, une compréhension enrichie et sensible, politique, artistique, religieuse, urbanistique, géographique, sociale de cette civilisation qui nous a tant fondés ; mais aussi la redécouverte d’un art exceptionnel, irréductible à l’art grec avec lequel il reste trop souvent confondu et qu’il a autant diffusé que transformé.

Cette exposition n’aurait pu se faire sans le soutien indéfectible du musée du Louvre, et tout particulièrement de sa Présidente-directrice générale Laurence des Cars, que je remercie chaleureusement ainsi que son prédécesseur Jean-Luc Martinez. J’associe à ces remerciements la Fondation Crédit Mutuel Nord Europe qui a une nouvelle fois généreusement concouru à la réalisation de cet ambitieux projet.

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